Une émotion généalogique
Pour ce premier article, portant sur une émotion généalogique, mon choix s’est porté sur ce qui m’a conduit directement à la généalogie : l’envie (et la curiosité) de retrouver la trace de mon arrière-grand-père paternel, plus précisément, le père de ma grand-mère.
Si du côté maternel les recherches ont été d’une simplicité enfantine, du côté paternel, c’est un peu plus complexe.
Louis BALOURDET, voilà tout ce que je savais pour commencer ma recherche. Un simple nom, trouvé dans le livret de famille, ma grand-mère ne l’ayant pas connu, ignorait comment s’appelait son père.
Extrait du Livret de famille-©Archives personnelles
Autre information qu’elle m’avait fournie, l’adresse de son enfance, et le nom de sa mère qu’elle connaissait très bien. Me voilà donc partie à la recherche de la famille dans le recensement d’Epernay (Marne), pour l’année 1936.
Je cherche et trouve l’adresse indiquée par ma grand-mère, rien. Ni son père, ni sa mère, ni son frère n’y figurent. Je décide alors d’éplucher toute la commune, même résultat.
Sans plus d’informations, difficile de continuer. Je mets cette recherche dans un coin de ma tête et je me lance à la recherche des ancêtres de mon grand-père, pour qui j’avais un peu plus d’infos : des noms, des adresses, des dates et des lieux de naissance, rien de mieux pour entamer une généalogie.
À cette époque, je n’avais pas la méthodologie de recherche que j’ai aujourd’hui. J’épluchais registre par registre jusqu’à ce que je trouve un nom qui m’intéressait.
Un beau jour, plongée dans le registre des naissances de la commune de Cramant pour l’année 1901, une mention marginale me saute aux yeux : « Marié le 1 décembre 1928 à Avize avec Germaine Valentine Méa« . Ce nom-là, je le connais parfaitement, puisqu’il s’agit de mon arrière-grand-mère. Je reviens sur la page précédente, il y est indiqué : Acte de naissance de Louis BALOURDET- 4 7bre 1901.
Mon cerveau passe en mode « 14 juillet », feu d’artifice ! J’ai enfin trouvé une trace, la première de mon arrière-grand-père. À la lecture de l’acte, je m’aperçois que je suis née le même jour que lui, et mieux encore, nous sommes tous deux nés à 2 h du matin !
Cette découverte me conduit sur une autre. Ma grand-mère ne se souvient pas avoir connu son père. Quand est-il donc décédé ?
Lors de cette nouvelle enquête, j’avais déjà acquis un petit peu d’expérience dans la recherche, mais pas encore assez pour avoir des automatismes. Pas de mention marginale, pas eu idée de demander une copie de l’acte de mariage de mes grands-parents1 et rien sur les différents sites généalogiques.
Cette recherche m’a occupée un bon bout de temps, jusqu’à ce que je laisse tomber (temporairement bien sûr). Et puis, un soir, fin août 2020, aux alentours de 23 h, un flash. J’aurais peut-être l’info sur sa fiche matricule, après tout, on ne sait jamais !
Né en 1901, il est de la classe 1921, par chance, le registre de cette classe est numérisé et la recherche est nominative.
Il ne me reste plus qu’à entrer le nom et le prénom Louis. Je clique sur son feuillet et bingo, dessus figure : Décédé le 9 avril 1937 à Epernay, il n’avait pas encore trente-six ans. Ma grand-mère vient de fêter son premier anniversaire.
Une fois ces informations obtenues, j’ai demandé l’acte de décès de mon aïeul à la mairie. L’acte reçu, j’ai obtenu l’adresse du domicile familial, qui n’était pas à Epernay, mais à Dizy-Magenta. Me voilà alors repartie dans le recensement de l’année 1936. À l’adresse indiquée, j’y retrouve bien mes arrière-grands-parents, leur fils aîné et la mère de Louis, Augustine Octavie CHEVAILLIOT.
J’ai transmis ces informations à ma grand-mère en premier lieu, puis aux membres de la famille qui étaient intéressés.
(Très) Heureuse d’avoir trouvé les traces de mon arrière-grand-père, il me reste tout de même une question.
D’après les rumeurs qui circulent, Louis s’est suicidé. Sont-elles vraies, ou la cause du décès est tout autre ? Lorsque j’aurai l’occasion d’aller mettre mon nez aux Archives Départementales de la Marne, j’essaierai bien sûr d’établir la vérité !
- Depuis la rédaction de cet article, j’ai bien évidement demandé (non sans mal !) l’acte de mariage des mes grands-parents. La date du décès de Louis ne figure pas dessus. ↩︎
L’article fait bien ressentir la frébilité des premières recherches généalogiques et l’océan d’information qui nous reste toujours à découvrir…!
Au début de l’avant-dernier paragraphe, je n’ai pas saisi quelle nouvelle est concernée.
Peut-être préciser quel soir à 23h le flash a eu lieu (date?).
Quelques coquilles de grammaire seraient à corriger. 😉
Merci Véronique, c’est corrigé 😉
Bel article, qui devrait nous rappeler à tous, nos premières recherches, trouvailles et écueils! Bravo!
Attention à la mise en page, le premier paragraphe qui n’est pas aligné avec les autres. Peut-être est-ce fait exprès, comme pour une introduction?
Merci David.
En effet, je n’avais pas vu pour la mise en page. C’est rectifié 😉
On retrouve bien l’émotion de nos premiers tatonnements dans cette quête sans fin qu’est la généalogie.
Merci Gilles 😀
Merci Noëline, cet article me rappelle toutes mes premières trouvailles 🙂
Doublement émue en lisant « A la lecture de l’acte, je m’aperçois que je suis née le même jour que lui, et mieux encore, nous sommes tous deux nés à 2 h du matin! », j’aime la symbolique des dates dans l’histoire familiale :’)
Merci Alexandra 🙂
Le 2 h du matin de 1901 n’est pas tout à fait la même heure que quand je suis née, mais peu importe, nous avons tout de même la même heure inscrite sur nos actes 😊